Le monde du travail évolue vers de plus en plus d’indépendance au travail. Que ce soit comme salarié ou comme indépendant, consultant ou freelance, les travailleurs souhaitent toujours plus s’affranchir des contraintes d’une activité salarié traditionnelle : horaires fixes, manque de flexibilité, impossibilité de changer d’environnement de travail, rigidité de la structure hiérarchique.
Cette mutation n’est pas la fin du salariat mais son évolution qui passe également par la transformation des organisations du travail, des entreprises vers un modèle basé sur l’autonomie et le sens. De plus, le statut d’indépendant n’est plus réservé aux professions libérales ou créatives ou à des métiers du service.
D’autres formes d’organisation apparaissent et laissent une place à l’autonomie, la prise d’initiative à leurs membres via de nouvelles valeurs telles que : le droit au sens, à l’autonomie et à l’amélioration continue. Ces entreprises ne sont plus aussi rares qu’il y a 10 ans. Le mode de management fondé sur le contrôle et la standardisation du travail évolue vers un monde basé sur la confiance et la responsabilité individuelle au profit du statut d’indépendant au sens large.
Ce guide est à destination de toutes les personnes qui souhaitent s’informer sur l’intérêt de passer du statut de salarié au statut d’indépendant. Autour de cette question, on retrouve bien évidemment le sujet majeur qu’est la rémunération. L’intérêt de ce guide est de répondre à la question suivante : « A la fin du mois, en freelance ou en salarié, que reste-t-il dans ma poche pour un travail équivalent ? ».
Nous détaillerons ici avec précision l’ensemble des étapes qui permettent d’arriver au calcul d’une rémunération brute à la fin du mois. Vous trouverez dans cette page une comparaison objective afin de maximiser votre revenu. L'argent est un sujet parfois tabou, qui reste néanmoins important pour tout le monde.
Quatre grandes parties, regroupant les quatre grands axes autour de la détermination d’un salaire net pour un salarié ou un indépendant, compose ce guide. Dans chaque partie, une comparaison sera réalisée pour vous permettre de vous faire une idée précise des avantages et inconvénients de chaque statut.
Un salarié se matérialise sous la forme de deux statuts : un salarié cadre ou un salarié non cadre. Un indépendant, freelance ou consultant, peut avoir un statut juridique différent en fonction de ses envies, souhaits ou besoins : micro-entrepreneur, artiste-auteur, entreprise individuelle, EIRL ou encore en SAS, SASU, SARL…
Si vous souhaitez déterminer en un clin d’œil les différences, nous avons mis en place ce simulateur de calcul qui résume l’ensemble des différences entre chaque statut.
Cependant, l’ensemble de ces calculs, avis, interprétations et comparaisons ne seront se substituer à un avis auprès d’un expert-comptable ou d’une personne compétente, car l’ensemble de tous ces statuts comprend un nombre de règles juridiques, fiscales et de nuances impossibles à détailler dans un guide qui ne serait être similaire au code du travail.
Les cotisations sociales, appelées également charges sociales, sont des prélèvements assis sur les salaires et revenus du travail. Ils assurent des droits à la personne qui cotisent : chômage, maladie, vieillesse…
Les cotisations sociales d’un freelance se font sur la base de ses activités. Concrètement, le taux de cotisations sociales est conditionné par son revenu professionnel (chiffre d’affaires - charges), c’est-à-dire le bénéfice. Plus le revenu est élevé, plus le pourcentage de cotisations sociales est élevé. Le seul régime au sein duquel les revenus n’ont pas d’influence sur le taux de cotisations sociales est celui de l’auto-entrepreneur, dans la mesure où les cotisations sociales sont calculées selon des taux forfaitaires.
En fonction du statut choisi, le régime choisi par l’indépendant fait varier le taux de cotisations sociales : micro-entrepreneurs, entrepreneurs individuels, EURL... Toutefois, ils n’ont pas les mêmes taux de cotisations.
La base de calcul varie en fonction du régime choisi : les taux des différentes cotisations et contributions ne sont pas la même. Le régime va également déterminer l’organisme auquel le freelance ou l’indépendant verse des cotisations : MDA, Agessa, Urssaf... Enfin, le taux de cotisations sociales va aussi varier selon l’activité : artisans, commerçants ou professions libérales.
Les indépendants et freelance peuvent bénéficier de déductions intéressantes au début de leur activité :
Les différentes cotisations pour un indépendant sont habituellement :
Il est également possible de souscrire de façon optionnelle à :
L’environnement et le nombre des cotisations pour un salarié est important. La base de calcul fonctionne de la façon suivante : salaire de base X un taux en %.
Le salaire de base est représenté par le salaire brut complet. En fonction de la nature de la cotisation, un taux différent existe et un prélèvement est effectué (en fonction de son statut - cadre ou non cadre - le taux de cotisation va varier ,notamment pour les cotisations chômage). L’écart est d’environ 3% à 5% en fonction des cas. Enfin, les conventions collectives ont également une incidence sur le calcul des cotisations sociales car certaines conventions sont plus avantageuses pour certains salariés.
Les différentes cotisations pour un salarié sont :
Les freelances et salariés ne cotisent pas sur la même base. Il est donc difficile de comparer les deux statuts. De plus, le statut du salarié va déterminer le taux des cotisations. Enfin, et c’est le plus important, les prestations sociales que pourront percevoir la personne qui cotise dépendra du montant des cotisations. La règle est la suivante : plus on cotise, plus on a de droits. Néanmoins, il sera toujours possible, en fonction des inquiétudes de chacun, de souscrire à des assurances de protections sociales supplémentaires.
Les freelances perdent moins d’argent lors du prélèvement de ces cotisations car ils ont moins de cotisations à payer. Ils auront aussi moins de droits. Les freelances doivent également s’assurer du bon calcul et ont la charge de la détermination des prélèvements sociaux tandis que ce rôle est assuré par l'employeur quand on est salarié. Les salariés cotisent plus et ces cotisations sont prélevées sur leur salaire tandis que, pour les indépendants, elles sont prélevées sur leur chiffre d’affaire. Pour finir, les charges patronales alourdissent aussi la facture pour l’employeur qui disposent de salariés.
Un salarié qui souhaite se lancer en freelance et veut comparer son salaire devra donc facturer à hauteur de son salaire brut et y rajouter les charges salariales et patronales. Il faut donc comparer le chiffre d’affaire d’un freelance avec le salaire brut complet (salaire net + charges salariales et patronales). Pour vous aider, vous pouvez vous référer à nos calculateurs en fonction de vos statuts : auto-entrepreneur, freelance ou dirigeant en SASU, SARL ou encore en portage salarial etc…
Un indépendant va cotiser moins et aura une rémunération supérieure qui se situe entre 6% et 39% de plus qu’un salarié. Cependant, il aura beaucoup moins de droits qu’un salarié et devra donc cotiser de son côté pour se protéger contre la maladie, la perte d’emploi ou la diminution temporaire de son activité.
Vous pouvez analyser les écarts via notre simulateur de calcul du revenu disponible pour un indépendant.
Les freelances paient globalement moins de cotisations sociales que les salariés (si l’on tient compte des cotisations sociales salariales et patronales). Mais ils sont aussi moins protégés. Pour avoir la même protection qu’un salarié, un freelance doit prendre des assurances complémentaires. S’il fait ce choix, le « net social » du freelance est ainsi quasiment similaire à celui d’un salarié. Le freelance doit prendre en compte cette information pour calculer son TJM. S’il facture ses prestations à son client en se basant seulement sur le salaire brut, il sera perdant.
Les personnes ayant leur domicile fiscal en France sont imposables à l'impôt sur le revenu français pour l'intégralité de leurs revenus de source française et étrangère, quelle que soit leur nationalité.
L’environnement fiscal d’un salarié ou d’un freelance concerne essentiellement l’impôt sur le revenu. Mais il y a peu de différence entre un salarié et un freelance.
Similitudes entre salariés et freelances :
Le quotient familial permet d’adapter le montant de l’impôt sur le revenu. En outre, il prend en compte la situation matrimoniale de la personne (célibataire, marié, divorcé, etc.) et le nombre d’enfants à charge dans la famille.
Le calcul se fait de la façon suivante : Quotient familial = Revenu net imposable / nombre de parts
Pour calculer le nombre de parts, il faut prendre en compte :
Tranche et taux d’imposition sur le revenu imposable :
En bref, le revenu imposable est le revenu net additionné de certaines cotisations sociales non-déductibles.
Attention : les statuts juridiques comme l’EIRL, SASU et EURL peuvent également être imposées sur l’impôt des sociétés.
Différences entre salariés et freelances :
Les salariés et les indépendants peuvent également profiter de déductions spéciales.
Les indépendants peuvent profiter de déduction d’impôts, sur le montant de l’assiette à savoir...
Attention, l’abattement minimum possible est de 305€ pour pouvoir être déductible.
Les indépendants soumis au régime réel (pas les micro-entrepreneurs) peuvent déduire les frais de leur chiffre d’affaire pour déterminer le montant de leur assiette d’imposition. Il leur est notamment possible de déduire leurs cotisations sociales payées pour le salaire de leur salarié et toutes les taxes liées à leur activité.
Cette loi permet d’inciter les travailleurs indépendants à se constituer une protection sociale plus forte car elle est souvent plus faible que celle des salariés. Les indépendants peuvent donc souscrire à des contrats complémentaires de santé, prévoyance, retraite qui sont compatibles avec la loi « Madelin ».
A ce titre, ils peuvent déduire les cotisations versées pour ces contrats de leur revenu imposable. La tranche de déduction possible correspond à 3,5% du bénéfice imposable auquel se rajoute 7% du plafond annuel de la sécurité sociale.
Le prélèvement libératoire est prélevé mensuellement ou trimestriellement comme un prélèvement à la source. Il correspond à un taux fixe forfaitaire de prélèvement qui simplifie les démarches et calcul pour les freelances. De nombreuses conditions existent et nous vous invitons à consulter le détail sur le site du ministère du travail.
Les indépendants paie en complément un impôt à la source qui permet de payer l’impôt sur le revenu mensuellement ou trimestriellement sur les revenus de l’année en cours. Pour cela, le service des impôts calcule un acompte que le travailleur indépendant doit payer chaque mois ou trimestre. Cet acompte correspond à un taux et une régularisation est effectué de façon annuelle. Une actualisation du taux de prélèvement est donc réalisée à ce moment-là. C’est pour cela que dans notre simulateur de calculer pour fixer tjm (taux journalier moyen), nous proposons d’indiquer votre taux ou d’utiliser le taux forfaitaire.
En fonction de son statut, d’autres taxes viennent se rajouter durant l’année :
Pour les salariés, le régime fiscal est beaucoup plus simple et rapide ;) Effectivement, ils peuvent:
Ce dispositif permet de réduire l’assiette qui servira de base de calcul pour l’impôt sur le revenu. Cela consiste à réduire l’assiette de calcul de façon forfaitaire de 10% sur le revenu imposable.
Un salarié peut choisir également de passer par le régime réel à défaut de l’abattement forfaitaire de 10% pour ses frais professionnels. Ces frais réels varient beaucoup et sont fixés selon certaines modalités et en justifiant de leur montant.
L’impôt sur le revenu est maintenant prélevé à la source depuis 2019. C’est un dispositif qui fonctionne bien pour les salariés.
L’entreprise prélève l’impôt sur le revenu pour le compte du salarié en utilisant soit :
Bien évidemment, une régularisation a lieu une fois par an au regard du taux et du montant de l’impôt payé par rapport l’impôt prélevé.
Les salariés et les freelances sont globalement soumis aux mêmes règles de l’impôt sur le revenu.
Malgré des pouvoirs de déduction et de simplification plus importants pour les freelances et indépendants, ces derniers paient globalement plus d’impôt sur le revenu que les salariés du fait des taxes additionnelles qui peuvent se rajouter au cours de leur activité. Cela s’explique également par l’assiette retenue pour calculer l’impôt, qui est plus importante pour les freelances (à chiffre d’affairs égal au salaire brut global d’un salarié). De plus, en fonction des statuts, certains indépendants et freelances doivent payer l’impôt sur les sociétés.
Cependant, en fonction du statut que vous allez choisir et de vos droits à ces déductions, vous pourrez véritablement optimiser votre revenu et économiser jusqu’à 35% d’impôts. Ainsi, vous augmenterez vos droits et prestations complémentaires.
Enfin, il est aussi normal que les indépendants paient finalement plus d’impôts si leur assiette de cotisation est plus importante, car il est à noter que les tranches d’imposition sont les mêmes pour tout le monde.
Le salaire net disponible correspond au salaire net que perçoit le salarié sur son compte bancaire. L’indépendant, lui, ne perçoit pas de « salaire » mais un revenu sur lequel il est imposé.
Le salarié, comme l'indépendant, peut avoir encore des impôts à payer après leur salaire net : taxe d’habitation, taxe foncière, d’ordures ménagères, etc.
Une fois que le calcul du salaire brut en net est réalisé, le freelance doit encore convertir son salaire en taux journalier moyen. Pour se faire, vous pouvez utiliser notre simulateur de calcul pour freelance.
En effet, le salaire « net dans la poche » d’un salarié correspond à :
Calcul du salaire net d’un freelance
=
Chiffre d’affaire généré durant l’année
-
(Cotisations sociales + protection sociale complémentaire + impôts sur le revenus/sociétés + taxes complémentaires)
Comme le rappelle Shine dans sa fabuleuse étude « Pourquoi se lancer comme freelance ? », en fixant son taux journalier moyen (tjm) de manière à obtenir un chiffre d’affaires équivalent au salaire super brut, le freelance coûte la même chose à son client que s’il était salarié. En suivant cette logique, il faut également prendre en compte dans le calcul du TJM tous les autres avantages d’un salarié comme la mutuelle prise en charge par l’employeur, les avantages en nature, le CE... et leur donner un équivalent monétaire : chose qui n’est pas forcément facile !
Attention, la formule de calcul du TJM est un point de départ qui peut vous servir de base pour négocier votre TJM. Cependant, selon la branche dans laquelle vous exercez, votre expérience, votre relation avec tes clients, vous pouvez évidemment négocier un TJM plus élevé et maximiser ainsi votre « net dans la poche ».
C'est pourquoi nous vous conseillons de consulter notre page dédiée avec notre simulateur de calcul de tjm pour un freelance ou auto-entrepreneur qui prend également en compte votre évolution de CA ainsi que vos jours de congés ou de vacances par exemple, pour le comparer facilement avec celui d'un salarié.
Vous venez de voir que calculer le salaire brut en net d’un salarié est assez compliqué. Il y a énormément de paramètres qui détermineront votre rémunération et feront une véritable différence à la fin de l’année. C’est pour cela que nous avons développé notre simulateur ultra précis de calcul de votre salaire du brut en net. Il includ des questions spécifiques qui permettront d’affiner le résultat.
L’environnement de travail est un paramètre que l’on prend de plus en plus en compte. Aujourd’hui, de nombreux paramètres autres que le salaire sont pris en compte par les travailleurs pour accepter de travailler en tant que salarié ou comme indépendants, auto-entrepreneurs ou freelance. Il était donc important que ces éléments figurent aussi dans notre guide de synthèse !
L’environnement de travail comme indépendant offre indéniablement plus de liberté. Toutefois, il est aussi plus difficile à gérer.
La comparaison est difficile à faire, car les avantages des uns peuvent être des inconvénients pour les autres.
Avant toute chose, le plus important reste de faire ce que l’on aime et de trouver le statut qui permet de le faire dans les meilleurs conditions. Le statut de freelance et d’indépendant au sens large se développe car il permet plus de liberté. Ce « plus de liberté » peut se détailler sous des dizaines de formes. Il convient de plus en plus à notre fonctionnement d’entreprise où le résultat devient un indicateur de mesure fort alors qu’auparavant d’autres indicateurs étaient plus mis en valeur : temps de présence au travail, respect de la hiérarchie et de son rôle. Les entreprises qui réussissent aujourd’hui (= les meilleurs entreprises) travaillent de plus en plus grâce à des indépendants qui sont de vrais experts indépendants et ne sont pas à opposer à des salariés.
L’aspect de la rémunération potentiellement plus attractive booste le nombre de personnes désirent devenir indépendant. Si vous souhaitez comparer vos droits, consultez notre page de comparaison dédiée qui comporte notre simulateur de revenu entre salarié et indépendant freelance, auto-entrepreneur ou dirigeant d’entreprise ou encore via le portage salarial.
Pour en savoir plus :
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